jeudi 5 septembre 2013

[Cinéma] - Le dernier pub avant la fin du monde

L’histoire débute le 22 juin 1990 dans la petite ville anglaise de Newton Haven : cinq adolescents au comble de l’âge ingrat fêtent la fin des cours en se lançant dans une tournée épique des pubs de la ville. Malgré leur enthousiasme, et avec l’absorption d’un nombre impressionnant de pintes de bière, ils ne parviennent pas à leur but, le dernier pub sur leur liste : The World’s End (La Fin du Monde). Une vingtaine d’années plus tard, nos cinq mousquetaires ont tous quitté leur ville natale et sont devenus des hommes avec femme, enfants et responsabilités, à l’alarmante exception de celui qui fut un temps leur meneur, Gary King, un quarantenaire tirant exagérément sur la corde de son adolescence attardée. L’incorrigible Gary, tristement conscient du décalage qui le sépare aujourd’hui de son meilleur ami d’antan Andy, souhaite coûte que coûte réitérer l’épreuve de leur marathon alcoolisé. Il convainc Andy, Steven, Oliver et Peter de se réunir un vendredi après-midi. Gary est comme un poisson dans l’eau. Le défi : une nuit, cinq potes, douze pubs, avec un minimum d’une pinte chacun par pub. À leur arrivée à Newton Haven, le club des cinq retrouve Sam, la soeur d’Oliver pour qui Gary et Steven en pincent toujours. Alors que la fine équipe tente, tant bien que mal, d’accorder le passé avec le présent, une série de retrouvailles avec de vieilles connaissances et des lieux familiers les font soudain prendre conscience que le véritable enjeu, c’est l’avenir, non seulement le leur, mais celui de l’humanité entière, et arriver à «La Fin du Monde» devient le dernier de leurs soucis...






Note de la rédaction : 8/10



Dans la catégorie "quel est le fuck ?" il y a parfois des films qui se posent là et celui là en fait indéniablement partie. Mais que pouvait-on attendre de la part du dernier film de l'excellent Edgar Wright ?
Pour ceux qui ne sauraient pas de qui je parle, Edgar Wright c'est l'homme de Hot Fuzz, Shaun of the dead ou plus récemment l'excellentissime Scott Pilgrim vs the world.
Et voici donc ce The world's end (le titre original) qui vient clore ce que ses créateurs appellent la trilogie du Cornetto, trois films, trois saveurs mais la même volonté de s'amuser.
Après un film de zombie et un buddy-movie, cette fois on s'attaque à de la science-fiction sans queue ni tête.

Après une vingtaine de minute d'exposition dans lesquelles on se dit qu'on a sous les yeux une comédie roublarde qui va tourner autour de cette bande de potes improbables, campés notamment par Simon Pegg et Nick Frost, les deux compères du réalisateur avec lesquels il avait déjà réalisé les deux films précédents de cette "trilogie" (je rappelle Shaun of the dead et Hot Fuzz).

Puis, au détour d'une scène excellente, le film prend vraiment toute sa dimension délirante.
Mais mettre en scène un délire ne veut pas dire faire n'importe quoi, non, puisque c'est simple, la mise en scène est tout simplement remarquable, comme d'habitude avec ce réalisateur.
Les scènes de close combat sont tout simplement les meilleurs que j'ai pu voir ces derniers temps.
On ne se contente pas de vulgaires plans en champ-contrechamp, et on reconnait parfois l'influence qu'a pu avoir un film comme Scott Pilgrim sur la réalisation de ces fameuses séquences d'action.

D'ailleurs le cheminement du scénario ressemble également à celui de Scott Pilgrim qui empruntait beaucoup au jeu vidéo. Une voie pavée d’embûches, avec des points de sauvegarde et enfin le terrible boss final, l'objectif suprême qui vient clore cette quête.

Alors, on pourra reprocher au film une tendance à tourner à vide à certains moments, où on se demande s'ils vont se décider à passer la cinquième mais cela serait bouder son plaisir que de chipoter sur de tels détails, surtout quand le résultat global est aussi bon.

Au fond c'est un film de sale gosse, celui qui nous dit, oui j'ai envie de faire n'importe quoi, oui j'ai envie de m'amuser. Un cinéma plus libre et plus décomplexé que celui des grosses productions que l'on nous a servi tout l'été, qui a envie de dire : je ne veux pas grandir, votre univers triste et formaté ne m'intéresse pas.

Pour ça et pour tout le reste, je ne peux que vous recommander le visionnage de ce Dernier pub avant la fin du monde, un petit coup d'oxygène dans ce paysage encombré par tous les blockbusters hollywoodiens, et au passage si vous ne les avez pas vu, courrez voir les autres films d'Edgar Wright, que ce soit le reste de cette trilogie du cornetto ou le génialissime Scott Pilgrim, très peu connu dans notre belle contrée.
Vous ne serrez pas déçu.



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