jeudi 19 septembre 2013

[Cinéma] - Svolta

David est serveur dans un restaurant et vit avec sa petite amie Liza. Bien que leur relation soit harmonieuse, David est mystérieusement distant, sans cesse plongé dans ses pensées où un certain Raphaël se charge de missions pour le compte de la société Mondiacorp. Cette multinationale dirigée d’une main de fer par Marco Vérona sert uniquement de couverture à une organisation dont la fonction première est la formation d’agents spécialisés en actes terroristes. Mais Raphaël est depuis peu en proie au doute et souhaite abandonner cette vie de violence…





Note de la rédaction : 7/10


"On nous avait dit que impossible, alors on s'est dit qu'on allait le faire !". 

C'est sur ces mots du réalisateur que commençait Lundi soir la projection un peu particulière du petit film indépendant Svolta.
Svolta qu'est ce que c'est ? C'est une bande de copains passionnés qui, un beau jour, se disent que faire des courts-métrages c'est bien sympa mais que faire un long ça serait un défi comme ils n'en avaient encore pas relevé.
Digression autour d'un de leur court-métrage en préparation alors appelé l'armée des ombres, le scénario mute en ce qui va progressivement devenir Svolta.

Cédric Deneubourg, le réalisateur, le reconnait : Ce film a été fait avec trois fois rien. En effet le film a été auto-financé par le réalisateur et n'a coûté "que" 18 000 euros ce qui, comparé avec les frais de productions d'un film classique, n'est rien.
Alors le film souffre en effet de défauts technique et le metteur en scène, acteur également pour les besoins du scénario, le reconnait, mais peut-on juger ce genre de film sur des défauts inhérent à son mode de production ? Je ne pense pas.

Penchons nous plutôt sur ce qui devrait nous intéresser : le cinéma, la mise en scène. Pour le coup je dois reconnaître avoir été bluffé à bien des moments.
L'image est belle, voir très belle et on sent, dans la façon de filmer ses personnages, que Cédric Deneubourg a de grandes envies et on peut le comprendre.
Mais là où le film m'a vraiment impressionné à ce niveau là, c'est lors des scènes de close-combat.
Au-revoir la sempiternelle méthode du champ-contrechamp qui pollue 90% des scènes d'actions au cinéma. 
Ici, dans ce petit film indépendant, dans ce petit film fait avec un couteau suisse et un peu d'huile de coude, j'ai vu des scènes de bastons comme je n'en avais plus vu depuis un certain moment dans le cinéma d'action mainstream.
C'est fluide, c'est dynamique, c'est violent, et on voit des choses, des idées que l'on n'est plus si habitué à voir si ce n'est dans le cinéma d'action hong-kongais.

Le boulot abattu est gigantesque puisque Cédric Deneubourg et Gaétan Selle, les deux amis à la base du projet, ont presque tout fait à eux-seuls : du scénario à la mise en scène en passant par le montage et les effets-spéciaux, ils ont en quelques mois fait le travail d'une équipe de vingt personnes.
Le résultat est là.
Certes il n'est pas parfait, et encore heureux sinon cela poserait de grosses questions quand au reste de la production cinématographique, mais c'est une excellente découverte et un très bon exercice de style.
Ce film reflète tout le talent, la passion, la volonté et l'abnégation de deux passionnés qui au delà de l'énorme défi que cela représentait se sont tout de même jetés à l'eau et ont menés à bien ce projet jusqu'au bout.

C'est donc devant une grande salle, presque comble, que Cédric Deneubourg présentait son film Lundi soir.
C'est stressé par l’événement et avec une certaine émotion dans la voix qu'il nous présentait son bébé.

"Vous êtes venu, dit-il, si nombreux ce soir voir un film qui n'a fait part de presque aucune publicité.
C'est avant tout un film de copains et j'en suis très fier, et tant qu'il y aura des gens comme vous, prêts à payer quelques euros pour se mettre dans une salle obscure pour voir un mec assez fou comme moi faire ce qu'on a fait, alors le cinéma indépendant et le cinéma tout court se portera toujours bien."

Svolta au final qu'est ce que c'est ? C'est la concrétisation d'un rêve de gosse. Un gosse qui rêvait de raconter des histoires aux autres, qui rêvait de les montrer aux autres.
C'est un petit film avec ses défauts, ses imperfections, mais fait avec tellement de cœur, de conviction et de talent qu'il serait fort dommage de passer à côté tant pour le travail qu'il représente.
Si Svolta a montré quelque chose c'est que Cédric Deneubourg est à la hauteur de ses ambitions et qu'il a tout pour devenir un grand réalisateur et c'est tout ce qu'on lui souhaite aujourd'hui.

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