lundi 16 septembre 2013

[L'Ost de la semaine] - Final Fantasy VI

Nouvelle semaine et donc nouvelle Ost de la semaine, et comme cela me permet de braser plusieurs thèmes en un seul article, une fois n'est pas coutume, on va encore parler d'un jeu vidéo.
Alors tout le monde connaît, si ce n'est de nom, la saga Final Fantasy créée par Square, franchise cultissime s'il en est dans le monde du jeu vidéo où chaque nouvel opus est attendu avec impatience, même si ces derniers temps ils n'ont pas forcément assuré.

Square a d'ailleurs compris cela puisque sort bientôt une version remasterisée en HD de deux opus précédents qu'étaient Final Fantasy X et Final Fantasy X-2. Ils ont d'ailleurs annoncé que si ces versions rehaussées trouvaient assez largement leur public, il serait envisagé de remettre le couvert avec d'autres épisodes, en premier lieu le XII.
Un désaveu de leurs nouveaux titres ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre il manquait quelque chose à ces derniers Final Fantasy XIII et XIII-2 et c'est donc forcément avec plaisir que l'on se replongera dans les anciens volets.

Quand on demande aux joueurs et joueuses quel est leur épisode préféré, bien souvent on vous répondra Final Fantasy VII. Cela pour plusieurs raisons : Tout d'abord c'est l'épisode qui a marqué le passage de la 2D à la 3D et qui a vraiment démocratisé la franchise de par le monde; Donc pour beaucoup c'est le premier FF auquel ils aient eu à jouer.
Pour ma part ce n'est pas le cas puisque j'ai commencé à jouer à FF avec l'épisode IX qui à mon sens est meilleur que le septième opus, mais là encore, chacun ses goûts et bien évidement ce sont deux excellents jeux.

Mais le volet qui va nous intéresser aujourd'hui est celui qui est considéré par beaucoup de monde comme étant l'épisode ultime de FF. Celui là, il est moins connu des plus jeunes puisqu'à l'époque il était sorti sur Super Nes et uniquement au Japon et aux USA, je veux bien sûr parler de Final Fantasy VI.



FF VI est donc le dernier des Final Fantasy à être sorti sur une console 16 bits et c'est aussi le dernier épisode sur console Nintendo puisqu'après cela, la franchise va migrer sur Playstation.

FF VI qu'est ce que c'est ? C'est une histoire épique à couper le souffle. Des personnages géniaux avec chacun une histoire attachante, triste, rocambolesque, énigmatique, bref tout ce qu'on attend de personnages auxquels on veut s'attacher et s'identifier.
Le gameplay est un tour par tour tout ce qu'il y a de plus classique mais surtout tout ce qu'il y a de plus efficace. Les épisodes suivant ont tous essayés d'innover en terme de gameplay, à tort ou à raison, et parfois cela fonctionnait même très bien, mais jamais un système n'a égalé celui là qui, FF VI, avait trouvé son point culminant.

Mais ce qui est marquant dans un Final Fnatasy c'est avant tout l'histoire et celle de ce FF VI va vous rester gravé à jamais après y avoir goûté.
Chaque épisode gravite généralement autour d'un thème bien précis. Pour FF IX par exemple c'était la vie et la mort, pour FF X on parlait des rêves, et ce FF VI a un thème plus violent puisqu'on peut dire qu'il parle du pouvoir.
Côté méchant, Sephiroth peut aller se rhabiller puisque rarement un méchant n'a eu autant la classe que Kefka, le clown maléfique. Le personnage est écrit d'une main de maître. Le personnage nous fascine autant qu'il nous terrifie. L'incarnation du pouvoir pour le pouvoir,. Si beaucoup de vilains ont tenté de détruire le monde, Kefka peut se targuer d'être un des seuls à l'avoir vraiment fait, mais je ne vous en dirai pas plus, je vous laisserai découvrir l'histoire dans son intégralité vous-même.

Kefka, le méchant de ce FF VI
Venons en donc à la musique, puisque nous allons en parler. Pour rappel, nous sommes donc sur Super Nes et les musiques se font donc via le chipset de la console en 16 bits, ce qui limite forcément les compositeurs.
Mais qu'à cela ne tienne puisque, non content de faire une ost magnifique, Nobuo Uematsu, le compositeur légendaire de la série, va pousser la console dans ses retranchements en composant notamment un morceau d'opéra lors duquel certains personnages chantent. Alors oui, certes, c'est rudimentaire dans l'approche du chant en lui-même, mais cette volonté d'aller au plus près de l'émotion et de l'histoire en allant toujours plus loin est remarquable et mérite d'être souligné.

Voici donc la version originale de cette scène de l'opéra. Certains me diront que ça a vieilli et à ceux là je répondrai oui. Mais le fait n'est pas que ça ait vieilli, le fait est que remis dans le contexte de l'époque ça avait vraiment de la gueule et que la volonté artistique était vraiment là.

(Désolé à l'avance, je n'ai pas trouvé autre chose que les vidéo YouTube alors du coup ça prendra un peu de place.)

Et maintenant si vous le voulez bien, voici la version orchestrale du mouvement complet de l'opéra. 


Ce qui est vraiment intéressant là dedans c'est que pendant longtemps, la musique dans les jeux vidéos a souvent été qualifiée de "bruits".
Mais lorsqu'on écoute cette musique, on se rend compte que c'est totalement faux et que les jeux vidéo, possèdent un univers musical et sonore d'une richesse incroyable.

Bien sûr l'ost est parsemée de musiques de gameplay comme celles des combats de monstres et de boss et bien qu'elles soient très bonnes, ce ne sont pas les plus intéressantes, donc nous passerons dessus pour aller directement à une autre piste, celle qui vient clore le jeu, puisque c'est le thème du combat final contre Kefka : Dancing mad.
J'avais dis que je ne dévoilerait pas l'histoire mais pour comprendre la complexité et la richesse de la musique et du combat en lui-même, je vais devoir déroger à cette règle.

Vers la fin du jeu, Kefka, sorte de Joker magique, qui s'amuse de la destruction qu'il cause acquière des pouvoirs qui font de lui un dieu, ou plutôt qui font de lui Dieu dans sa représentation judéo-chrétienne.
Pourquoi tu nous parles de religion vous allez me demandez ?
Tout simplement parce que tout le combat et la musique qui l'accompagne sont basé sur le poème de Dante : La divine comédie.

Si vous voulez comprendre de quoi on parle, je vous recommande d'aller lire des résumés de la divine comédie sur Wikipédia par exemple parce que je ne vais pas vous refaire le poème, cela serait bien trop long.

Pour faire court, dans le récit de Dante, le personnage principale va devoir trouver sa route jusqu'à Dieu. Pour cela il devra traverser les enfers, le purgatoire et enfin le paradis.
Le combat contre Kefka est mis en scène de cette façon et la musique est bien évidement construite sur ce modèle.
Nous n'affrontons pas le clown directement mais avons déjà à faire à une bête démoniaque qui ressemble au diable, ce sont les enfers.
Puis nous avons à faire à sept personnages emprisonnés qui sont coupable chacun d'un des sept péchés capitaux, nous sommes au purgatoire.
Nous arrivons finalement devant une vierge qui semble tenir dans ses bras un ange, nous sommes arrivés au paradis.
Nous devrions alors comme dans le poème de Dante nous livrer dans les bras de Dieu mais finalement c'est devant Kefka que nous nous retrouvons qui a totalement perverti le concept de dieu et qui se retrouve n'être que la boursouflure absolue du pouvoir.
Cet acte final étoffe encore d'avantage la portée philosophique de l'histoire qui brasse des thèmes comme le pouvoir, le libre arbitre, la notion de divinité et notre rapport avec ces concepts religieux.

Dancing Mad by FINAL FANTASY VI on Grooveshark

la divine comédie, selon Final Fantasy VI


Au final qu'est ce que je pourrais vous dire de plus que de jouer à ce Final Fnatasy VI si vous n'y avez jamais joué. Parce qu'au delà d'un très grand, voir du meilleur des Final Fantasy, c'est avant tout une oeuvre singulière et un jeu essentiel.
Cela prouve, comme si on en avait encore besoin, que le jeu vidéo n'est pas qu'un exutoire pour adolescents débiles et autres tueurs en série en devenir, c'est aussi le terreau de grandes fictions comme ce Final Fantasy VI qui au travers de son histoire, de ses personnages, de son gameplay et de sa musique trouvera sa place au panthéon des œuvres d'arts.

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