mercredi 18 septembre 2013

[Cinéma] - No pain no gain

À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux.
NO PAIN NO GAIN s’inspire de l’histoire incroyable mais vraie de ces trois kidnappeurs amateurs qui, à la recherche d’une vie meilleure, se retrouvent embarqués dans une série d’actes criminels qui dégénèrent rapidement… Rien ne se déroule jamais comme prévu.




Note de la rédaction : 7/10


Tel le cinéphile déviant que je suis, je dois l'avouer : oui, j'aime les films de Michael Bay. 
C'est grave docteur ? En fait pas tant que ça, sauf si vous avez une très haute opinion de vous-même et de ce que le cinéma respectable se doit d'être, bref si vous êtes un de ces Jean-luc que je déteste.

Voilà donc que pour mon plus grand plaisir sort sur les écrans, No pain no gain, le dernier film en date de Michael Bay. Mais attention, contrairement à son habitude, c'est à dire celle de détruire à peu près tout à grand renforts d'explosions tonitruantes en tout genre, le bougre a décidé de faire un film à petit budget avec peu voir très peu d'effets spéciaux.
Tout est dans le scénario, les dialogues et là vous allez me dire que Michael Bay qui s'essaie au Tarantino ça doit sentir le pâté, et pourtant on aurait tort de tirer à boulet rouge sur le film tant il contient d'excellentes choses.

Si certains arrivent encore à sortir le sempiternel argument que son montage est saccadé et épileptique, je pensent qu'ils n'ont juste pas vu le même film. S'en est fini de l'époque où Michael Bay filmait et montait ses scènes de façon saccadées et brutales.
La photographie est propre et les couleurs sont systématiquement rehaussées. La saturation donne un effet artificiel qui sied totalement au scénario.
La mise en scène de Bay est propre et soignée, et ce côté totalement putassier qu'a le metteur en scène de filmer certains personnages trouve ici un propos adéquat.

Puisqu'à travers l'histoire, vraie d'ailleurs, de ces trois personnages hors-normes, et grâce à ses effets de style, Bay parvient à dresser un portrait rude et dégradée, non pas de l'Amérique elle-même, mais de l'idée qu'on s'en fait.
Brillant dehors et caca dedans, c'est à peu près ce qu'on peut retenir de l'histoire. Le traitement, autant de l'image que des personnages, démonte progressivement tout un pan de cette culture du matérialisme. Pour le coup, le passé publicitaire de Bay s'en fait ressentir dans les cadres, dans la lumière et même dans le scénario. C'est comme si le réalisateur, d'un seul coup, se mettait à regarder avec humour noir et cynisme un monde, une idéologie qu'il a en partie aidé à façonner.
Mais rassurez vous, l'humour potache qui fait entre autre la patte des films de Bay est toujours présent. Moins lourd que dans ses films précédents de ce côté là, le bonhomme s'amuse avec ses acteurs et on est ravi de voir Mark Walhberg et Dwayne "The Rock" Johnson jouer les gros bras balourds et patauds. 
Les seconds rôles ne sont pas en reste, puisqu'on retrouve au casting Anthony Mackie,Tony Shaloub, Ed Harris, Rebel Wilson et j'en passe.

Finalement, c'est vrai que Michael Bay n'est pas et ne sera jamais un Tarantino mais ce sale gosse du cinéma a plein d'envies et c'est rigolo de le voir évoluer finalement dans un univers cinématographique auquel il n'est pas si habitué que ça. 
C'est que depuis un moment il casse et re-casse la planète à grands renforts de robots géants, alors le voir faire un film avec "seulement" 26 millions de dollars c'est assez rare pour qu'on le remarque, d'autant plus que le film est bon et n'a rien à voir avec ce à quoi il nous avait habitué jusqu'alors.
No pain No gain est donc un film de Michael Bay et non plus un film fait par Michael Bay. Certains décrivent le film comme étant son meilleur long-métrage et sur bien des aspects je pense pouvoir dire qu'il l'est.
Ici, Bay met à profit ses talents de metteur en scène et de technicien pour raconter une histoire avec une vraie démarche d'auteur. 
Alors oui, Michael Bay restera à jamais Michael Bay mais il est bon de souligner que derrière l'entertainer à grande échelle se cache aussi un metteur en scène, parfois pataud, parfois beauf dans son approche des choses, mais qui a le mérite d'exister.

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