mardi 6 août 2013

[Cinéma] - Machete Kills ou pourquoi Robert Rodriguez est-il un imposteur ?

Depuis quelques jours maintenant circule sur la toile la dernière bande-annonce du prochain film du tristement célèbre Robert Rodriguez, je veux évidement parler de Machete Kills, la suite du trip "mexicano-yakayo" sorti en 2010 avec dans le rôle titre, inénarrable Danny Trejo.



Alors que dire de cette bande-annonce sinon qu'elle nous prouve encore une fois avec force que Robert Rodriguez n'est qu'un tâcheron qui n'a visiblement de cesse de repousser les limites du navrant en terme de cinéma. Et pour comprendre la virulence de mes propos je pense qu'il est bon de faire un petit breifing sur le quidam en question.

Robert Rodriguez, est donc un réalisateur hollywoodien connu principalement pour avoir mis en scène des films tels que Desperado (1 et 2), The faculty, Sin City, Planète terreur ou encore Machete dont il est question dans cet article.
Après avoir réalisé le très moyen (à mon avis) Sin city, puis avoir été plus ou moins adoubé par Monsieur Quentin Tarantino, Rodriguez a acquis une sorte de notoriété dans la geekosphère, appelons ça comme ça, et c'est principalement de là que viens tout le problème. Car cet univers geek a pris une place de plus en plus importante à Hollywood ces dernières années comme en attestent les multiples films des écuries Marvel et DC comics, Transformers, Avatar, Pacific Rim et j'en passe car faire une liste exhaustive de tous ces films serait évidement une énorme perte de temps tant la liste semble gigantesque.

Les producteurs, toujours à la recherche d'une nouvelle table à laquelle manger, ont donc vu dans cette geekosphère un nouveau filon à exploiter. Et qu'est ce que les geeks cinéphiles recherchent en dehors des énormes productions mainstream de types blockbuster (auxquelles je ne retire aucun mérite lorsque les dits films sont bien faits, en témoignent encore récemment des films tels que Pacific Rim ou Insaisissables) ?
Parmi toutes les réponses que l'on pourra donner à cette question, il est un segment qui nous intéresse, celui des séries B et des séries Z.
Et c'est là que Quentin Tarantino entre en jeu dans notre affaire. Tarantino comme beaucoup le savent est un fervent admirateur de toutes les zederies du monde desquelles il s'inspire lors de la création de ses propres longs-métrages. Je vous vois venir, vous allez me dire "Mais t'es fou Tarantino, c'est trop bien ce qu'il fait, c'est pas du tout de la série Z !!", et vous aurez raison car le talent de ce grand monsieur du cinéma est justement de digérer ses inspirations et de se servir des codes de mise en scène propres aux séries Z pour mieux les détourner et ainsi produire du sens là où on ne l'attend pas ou pour jouer sur les attentes du spectateur.
Robert Rodriguez, s'associe donc avec Tarantino en 2007 pour créer le projet Grindhouse duquel émmergera deux films : Le premier, Boulevard de la mort, réalisé par Tarantino et le second, Planète terreur, réalisé par Rodriguez.
Et c'est justement ici que l'on constate l'énorme différence entre ces deux réalisateurs. Car oui, Tarantino nous sert du cinéma grindhouse, sale, bourrin, bourré de dialogues interminables et faussement icôniques mais jamais au grand jamais il ne se permet de se moquer de ses références. Rodriguez lui n'a visiblement absolument rien compris et n'a pas de réel amour pour le cinéma d'exploitation. C'est un opportuniste qui n'a fait que sauter sur ce nouveau jouet qu'on lui proposait sans même prendre le temps d'en comprendre les rouages.

Et voilà donc ce qui définit le cinéma de Rodriguez depuis Planète terreur : Un cinéma cynique et faussement complice qui ne fait que jouer sur les attentes d'un public geek déjà conquis à coup de bandes-annonces tonitruantes et de casting Z. Le problème avec les fantasmes de geek, comme le disait si bien lors d'une de ses chroniques Yannick Dahan, c'est que c'est comme la messe le dimanche matin, ça rassure, ça soulage, ça fait croire que ça lave plus blanc mais au final ça n'enlève pas les tâches.



Après tout ça on peut donc faire un retour sur le sujet premier de tout ça à savoir Machete et la suite en devenir Machete Kills.
Et Dieu sait que j'avais envie qu'il soit réussi ce film. Tout semblait réuni pour en faire une zederie fendart et completement badass et bas du front. Mais quelle ne fût pas ma déception lorsque dans cette salle de cinéma j'ai du affronter presque deux heures de néant cinématographique.
Lorsque je vois cette bande-annonce, je ne peux m'empêcher de me demander : pourquoi ?! (oui je plagie Cyprien et je m'en fous).
Comment peut on être face à un tel niveau de renoncement artistique et néanmoins le glorifier tel un monument de la série B transgressive quand tout ceci n'est qu'un véhicule promotionnel sans âme. Il n'y a qu'a regarder le casting de ce deuxième opus pour en être persuadé : au delà de l'oscarisable Danny Trejo (blague, insérez les rires) on retrouve Charlie Sheen en président des Etats-unis, Mel Gibson, la gamine de la série Spy Kid qui semble avoir fort grandi et même Lady Gaga qui à l'air de s'être perdu sur un plateau de tournage.
What the fuck ?!

Alors je vous voir venir, oui le film n'est pas fait pour être malin, oui le film n'est pas fait pour apparaître au programme de philo de terminale mais tout de même, est ce pour ces raisons que l'on peut se sentir libre de faire tout et n'importe quoi (surtout n'importe quoi) ?
Bon nombre de petits films d'exploitations sont tout autant bêtes et bas du front mais ça n'enlève en rien les talents d'un réalisateur impliqué ou d'un scénariste compétant, choses qui font cruellement défaut à Machette.
Car plus que tout, Machete n'est pas et ne sera jamais un petit film d'exploitation. Machete est une grosse production qui joue sur la carte du clin d'oeil complice pour faire un maximum de profit sur le dos de crédules dont j'ai fait partie malheureusement.
Alors si vous aussi il vous reste un peu de respect pour tous ces films de séries B voir de séries Z, cessez de vous pignoler sur les âneries de monsieur Rodriguez qui n'est qu'un imposteur à la démarche purement commercial et tournez vous vers de vrais films d'exploitations, même nuls et mal interprétés, mais sincères.

Sur ce , bon film.

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