mercredi 7 août 2013

[Cinéma] - Lone Ranger, Naissance d'un héros

Tonto, le guerrier indien, raconte comment John Reid, un ancien défenseur de la loi, est devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à part vont devoir apprendre à faire équipe pour affronter le pire de la cupidité et de la corruption.





Note de la rédaction : 7/10



S'il est un film que j'attendais tout en étant particulièrement sceptique quand au résultat qu'on pouvait en attendre, c'est bien Lone Ranger, nouveau film de Gore Verbinsky, réalisateur de la saga Pirates des Caraïbes et de Rango.
Déjà parce qu'après avoir vu la bande-annonce, la première chose que je me suis dit c'est : "Bon ben voilà Johnny Depp en indien qui nous refait Jack Sparrow au milieu d'un western grand public made in Bruckheimer" et à vrai dire lorsque l'on voit le film on ne peut pas totalement dire que j'ai eu tort.


Mais commençons par le commencement : Le film est donc un western grand spectacle qui me fait beaucoup penser dans l'esprit à des films comme Wild Wild West ou Le masque de Zorro, bien que les thèmes abordés soient différents.
Sorti depuis quelques temps aux Etats-unis, le film n'a pas rencontré son public et je me suis dit comme d'autres que c'était là la preuve que le public commençait à être fatigué de ces productions grands spectacles dont Jerry Bruckheimer a le secret et que le film risquait d'être décevant.
Fort heureusement, je m'était trompé car le film s'avère être un très bon film d'aventures, mais c'est surtout la mise en scène de Verbinsky qui m'a plu. Lorsque l'on voit la saga pirates des caraïbes, le moins que l'on puisse dire c'est qu'à l'époque Verbinsky ne semblait être qu'un faiseur, un technicien qui se contentait de respecter le cahier des charges d'une méga-production hollywoodienne sur laquelle il n'avait guère de marge de manœuvre  C'est avec son film d'animation Rango, pour lequel il a reçu l'oscar du meilleur film d'animation en 2012, que l'on s'est rendu compte que finalement le bonhomme était peut-être un peu plus qu'un homme de main.

Lone Ranger est donc un excellent moyen pour lui de faire ce qu'il n'avait pas pu faire sur pirates des caraïbes : être plus libre et plus inventif sur un film à gros budget et à grand spectacle.

Car même si le bougre n'est pas Guillermo Del Toro ou autre Peter Jackson, il faut reconnaître à ce Lone Ranger le mérite de n'être pas totalement filmé avec les pieds par un alcoolique atteint de Parkison.

Les plans sont beaux voir très beaux lorsqu'il s'agit de dépeindre les grandes étendues sauvages, les scènes d'actions sont fluides et maîtrisées et la photographie est soignée. Le bougre se fend parfois de plans impressionnants, notamment une scène de charge héroïque filmée à la façon d'un Peter Jackson dans le seigneur des anneaux.
Mais c'est lors de la dernière partie du film qu'on se rend compte du réel parti pris de mise en scène de Verbinsky. Au lieu de jouer la carte du premier degré enchaînant les morceaux de bravoures héroïques sur fond de musique épique, Verbinsky dévie les codes et part dans le plus gros portnawak assumé de l'histoire des films d'aventures à grand public.
Il faut dire que la musique aide grandement, vous comprendrez quand vous verrez le film, à rendre l'ensemble totalement crétin mais indubitablement joyeux et entraînant. 
Et au bout de 25 minutes de scène finale on se rend compte qu'au final Gore Verbinsky n'est qu'un sale gosse qui avait juste envie de faire mumuse joyeusement, et finalement c'est autrement plus fun que n'importe quel film ou le réalisateur aurait pris la chose au premier degré.

Parlons un peu du duo d'acteur principal maintenant. Harmie Hammer que le grand public ne connaît pas encore beaucoup, campe donc le Lone Ranger. Il est l'archétype du personnage un peu tête à claques mais que l'on finit par apprécier  Bon on ne peut pas dire que son personnage soit extrêmement fouillé, mais en tout cas le duo qu'il forme avec Tonto, alias Johnny Depp, fonctionne et c'est le plus important dans un film qui repose quasi-intégralement sur un tandem de personnages. 

Parlons en de Johnny Depp. Comme d'habitude, le bougre cabotine et surjoue de la même façon que pour Jack Sparrow... mais moins, parce qu'avouons le, lorsqu'il s'agit de parler de cabotinage et de sur-jeu  le rôle de Jack Sparrow a quand même le mérite de placer la barre très très haut.
Depp, mis à part, c'est le rôle en lui même qui lui est plutôt intéressant, contrairement à lone ranger. Déjà peut-être parce que c'est Tonto qui narre l'histoire et que le spectateur s'identifie en premier lieu à ce personnage.
On égraine le long du film des morceaux de son histoire qui donne au fur et à mesure de l'épaisseur au personnage. Bon, je vous rassure quand même on est loin quand même d'une oeuvre shakespearienne mais tout de même, de la part d'un blockbuster ce n'est pas si mal. 

Dernier petit point sur la musique, écrite par monsieur Hans Zimmer. Efficace, présente mais on a l'impression d'avoir déjà entendu ce genre de partition. Je ne dis pas que la BO est mauvaise, loin de là, elle est même très bien, mais elle n'est juste pas très originale. 
Le fait que sa dernière BO soit celle de Man of Steel influe aussi sur mon jugement. Hé oui que voulez vous ? Lorsque l'on vient de l'entendre pondre un petit bijou, on en attend un autre à chaque fois du coup, mais n'est pas John Williams qui veut. 

Bref, tout ça pour dire que Lone Ranger, au delà de son aspect énorme production débile  est un film d'aventure pour toute la famille, de plutôt belle facture grâce à un metteur en scène qui a su s'amuser de son sujet et qui ne serait ce que pour la dernière demi-heure a le mérite d'exister. 
Après la très bonne surprise Insaisissables de la semaine dernière (j'en reparlerai), encore une très bonne surprise que ce Lone Ranger, Naissance d'un héros.

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